"Coupe-les dans l'eau"

Quand on a 15 ans, tout ce qui pourrait ressembler de près ou de loin à un conseil maternel est jugé inutile quasi instantanément et condamné à siéger au rayon des vieilleries. 

Et puis on grandit. Et un beau jour on s'aperçoit de la valeur de tous ces petits conseils qu'on a engrangé au fil de notre adolescence. 

Récemment, je me plaignais de mon incapacité à couper des oignons sans que cela provoque chez moi une crise de larmes incontrolable. J'avais tout essayé: les solaires Dior pour faire pare-feu, la découpe avec la tête retournée à 180°... Rien à faire, à chaque fois, mon mascara terminait inlassablement éparpillé sur mon visage. 

Ma mère m'a alors donné ce conseil étrange : "coupe les sous l'eau froide". J'ai essayé... et ça a marché. 


Et j'ai repensé à tous ces conseils que je n'avais jamais vraiment pris le temps d'écouter et tout le temps que j'avais perdu à essayer de réinventer le fil à couper le beurre. 

J'ai 26 ans et je viens seulement de vraiment comprendre que ma mère est un allié précieux. Le teint brouillé par la beuverie de la veille, une dépression chronique dû à l'apparition d'un vilan spot sur mon visage, mon petit coeur brisé, ma rage contre le système (entre autre, le facteur qui livre toujours mes colis en pièces détachées...) Tout cela, elle a vécu (ou presque). 

Et dire qu'il aura fallu un oignon pour que je m'en rende compte...